Durant les vacances, le drame dont a été victime une
fillette de quatre ans, mordue par un chien a tristement remis à l'ordre
du jour le problème de notre méconnaissance du comportement animal.
Et parce que ces accidents très largement médiatisés jettent l'opprobre
sur toute la population canine, nous nous devons d'étudier en détail
chaque cas. Celui qui nous intéresse aujourd'hui est macabre : le «
chien mordeur » a passé 15 jours aux côtés de son maître décédé de mort
naturelle. Affamé, il avait commencé à manger son corps. Le refuge qui a
recueilli l'animal l'a proposé à l'adoption après des tests et un avis
favorable du vétérinaire, qui considère qu'il n'avait fait que suivre
son instinct de survie en agissant ainsi. En outre, le bull-terrier ne
faisant pas partie des chiens de 2e catégorie dits « dangereux », on
décide de lui donner sa chance plutôt que de le condamner. Un jeune
couple l'adopte et reçoit quelques jours plus tard des amis pour une
fête.
Malheureusement, tout est en place pour que le drame ait lieu ITard dans
la nuit, dans le bruit, les rires, un moment d'inattention, là fillette
s'approche du chien assis sur le canapé. A sa hauteur, il la mord au
visage ! Les règles élémentaires de sécurité n'ont pas été respectées.
Un animal adopté doit avoir un minimum de temps pour s'adapter à sa
nouvelle famille. Il faut lui imposer des règles, le rassurer, lui
donner des repères avant de le confronter à une vie « normale ».
Ensuite, et c'est essentiel, on ne laisse jamais un enfant sans
surveillance au contact d'un chien, quel qu'il soit, même un instant. Le
seul moyen pour lui d'exprimer son inquiétude est de grogner, de «
pincer », ou de mordre.
C'est au maître de traduire les attitudes et les signes avant-coureurs
que son compagnon lui délivre. Négligence et irresponsabilité sont trop
souvent causes d'accidents.
N'oublions jamais que nous sommes les
« grands frères » de nos chiens,
nous en sommes les garants, et nous
nous devons de consacrer du temps à leur éducation... et à la nôtre !
Il est en effet indispensable de s'informer sur le comportement de nos
animaux, de se faire aider le cas échéant par des éducateurs canins qui
nous mettront sur la bonne voie. Cet effort, nous saurons le faire. Mais
il faut aussi remettre ces « faits divers » déplorables dans leur
contexte : les morsures de chiens sur les enfants, si dramatiques
soient-elles, représentent 2% des accidents domestiques annuels.
Les dangers qui guettent nos têtes blondes sont malheureusement
multiples. Alors en cette rentrée, restons vigilants.
texte de Reha HUTIN
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